Alicia Sanchez-Mazas, professeure à l’Unité d’anthropologie de l’Université de Genève, explique pourquoi les scientifiques concluent à une origine africaine de notre espèce Homo sapiens. D’une part, quels sont les critères utilisés par les paléontologues qui analysent les restes fossiles retrouvés. Et, d’autre part, quelles sont les évidences des généticiens qui étudient la diversité génétique des populations actuelles.
La diversité génétique face aux maladies
par Alicia-Sanchez Mazas
Résumé
Alicia Sanchez-Mazas, professeure à l’Unité d’anthropologie de l’Université de Genève, raconte comment les changements de mode de vie qui se sont produits à la période néolithique ont contribué à façonner la diversité génétique des populations africaines. Notamment, par quels mécanismes de sélection naturelle certaines mutations génétiques ont été favorisées en réponse à la propagation de maladies infectieuses auxquelles l’Afrique est particulièrement exposée.
Les Africains ont conquis la planète
par André Langaney
Résumé
André Langaney, généticien retraité, raconte ici comment six milliards d’émigrés, d’origine africaine commune récente, ont conquis quatre autres continents au cours des mille derniers siècles. Comment ils ont changé de couleurs de peau, et autres caractères physiques, en s’adaptant aux écosystèmes les plus divers de la planète. Et pourquoi, seuls des africains peuvent revendiquer de ne pas être des émigrés !
Les poteries parlent de pratiques alimentaires
par Anne Mayor
Résumé
Les restes de poteries, qui se conservent bien, sont présents en abondance sur les sites archéologiques depuis 6000 à 12 000 ans selon les régions. Ils montrent une grande diversité dans leurs techniques de façonnage, leurs morphologies, leurs décors et leurs fonctions. Anne Mayor, maître d’enseignement et de recherche à l’unité d’anthropologie de l’Université de Genève, explique comment l’étude des techniques de façonnage actuelles, globalement bien corrélées aux groupes ethnolinguistiques, aide à reconstituer l’histoire des techniques, des peuplements humains et des emprunts entre groupes d’artisans.
Les poteries parlent d’histoire du peuplement
par Anne Mayor
Résumé
Pendant des millénaires, on a cuisiné dans des récipients en terre cuite. Divers procédés de cuisson permettaient de préparer des produits d’origine végétale et animale. Anne Mayor, maître d’enseignement et de recherche à l’unité d’anthropologie de l’Université de Genève, explique comment l’étude du fonctionnement et du contenu des récipients céramiques peut nous informer sur les pratiques alimentaires, en combinant l’analyse des formes, des dimensions, des traces d’usage et des résidus internes carbonisés.
À la recherche des populations du « Grand Aride »
par Eric Huysecom
Résumé
Eric Huysecom, professeur d’archéologie africaine, explique pourquoi de vastes régions de l’Afrique saharienne et subsaharienne n’étaient pas ou très peu peuplées durant la période que l’on appelle le « Grand Aride », il y a environ 20’000 ans. Il dévoile aussi les pistes sur lesquelles son équipe travaille actuellement pour découvrir des vestiges archéologiques de cette époque.
La mise en place des économies de productions en Afrique
par Eric Huysecom
Résumé
Eric Huysecom, professeur d’archéologie africaine et spécialiste du Néolithique, nous décrit le boulever- sement climatique majeur qui a débuté il y a 14’000 ans en Afrique, et les nouveaux modes de vie qui en découlent. Il nous parle aussi de la découverte de l’une des plus anciennes céramiques actuellement connues au monde, mises au jour au Mali.
Diversité des gènes et des langues, une évolution commune
par Estella Poloni
Résumé
Pourquoi en Afrique les similitudes génétiques plus ou moins fortes entre différentes populations coïncident souvent avec les relations de parenté plus ou moins étroites entre les langues qu’elles parlent ? Estella Poloni, chercheuse à l’Unité d’anthropologie de l’Université de Genève, raconte comment l’épisode du Grand Aride, au cours duquel des groupes d’humains se sont isolés les uns des autres dans des zones-refuge, a probablement participé à l’évolution de cette « structure linguistique de la diversité génétique africaine ».
Boire du lait, une histoire de sélection
par Estella Poloni
Résumé
Au cours de la préhistoire, certaines populations en Afrique se sont spécialisées dans l’élevage de bovins, et les traditions alimentaires qui en ont découlé s’accompagnent généralement d’une grande consommation de lait frais. Estella Poloni, chercheuse à l’Unité d’anthropologie de l’Université de Genève, explique pourquoi l’adoption de ce mode de vie a probablement favorisé, dans ces populations d’éleveurs, différentes mutations permettant de bien digérer le lait frais à l’âge adulte. Elles y sont très fréquentes aujourd’hui, alors qu’on ne les détecte que très rarement dans les populations spécialisées dans l’agriculture.
Identifier l’Homo sapiens par sa culture?
par Katja Douze
Résumé
Katja Douze, spécialiste des industries en pierre du Paléolithique africain, dresse un tableau sur les connaissances archéologiques à la période d’émergence des premiers Homo sapiens, entre 300’000 et 200’000 ans environ. C’est une période où l’on voit un changement important dans les techniques de fabrication des outils mais ce changement n’est pas abrupt et uniforme comme on pourrait le croire.
La génétique à la recherche de nos origines
par Mathias Currat
Résumé
Mathias Currat, chercheur à l’Unité d’anthropologie de l’Université de Genève, explique ce que l’étude de la diversité génétique révèle sur l’origine de notre espèce, Homo sapiens. Il explique deux approches à la pointe de la recherche actuelle utilisées par les scientifiques pour accroître nos connaissances sur l’évolution de nos ancêtres : la modélisation informatique et l’analyse de l’ADN ancien.
Apprendre à porter sa vue au loin…
par Ninian Hubert van Blyenburgh
Résumé
Ninian Hubert van Blijenburgh, anthropologue spécialisé dans la vulgarisation scientifique, raconte les enjeux idéologiques et scientifiques de la compréhension de la diversité humaine. Au cours de l’histoire deux conceptions de l’humain s’affrontent : une « égalitaire et universaliste » et l’autre « inégalitaire et essentialiste ». Alors que la première considère que tous les humains font partie d’une seule et même espèce, la deuxième défend l’existence de différences de « nature » entre les humains.
Graver un œuf d’autruche comme au middle stone age
par Jean-Pierre Texier
Résumé
Pierre-Jean Texier a mené de nombreuses recherches archéologiques et expérimentales visant à reconstruire le geste nécessaire à la gravure d’œufs d’autruche à la manière des Homo sapiens du Middle Stone Age d’Afrique du Sud. La reconstitution de ce geste, vieux de près de 100’000 ans, permet de mieux comprendre les connaissances techniques des populations du passé et le rôle de ces œufs gravés dans ces sociétés de chasseurs-cueilleurs-collecteurs, en proie à des milieux subarides.